SuperZina

Miracle, un super plan, un Superdeal !

Ce matin, je me suis réveillée crevée. Raide fatiguée. Aucune envie d’aller travailler, et pourtant, les vacances viennent de se terminer. Quelles vacances ? Les vacances du ramadan, où consolation et réconfort ont rimés avec chabakia et 2M après ftour. Maintenant que c’est passé, je regrette ce mois béni, où je dormais pour oublier la faim, et me donnait bonne conscience de ne pas être hyper productive dès le matin. Que faire donc ? Mes jambes sont lourdes et ma tête n’a pas démarré. Je décide de tout annuler. D’appeler mes copines et de me faire une virée. Je commence par Kenza, qui vient d’avoir un bébé : « laisse tomber ton mioche, aujourd’hui, je veux m’encanailler. » Miracle, elle a un plan, un super plan, un Superdeal : une manucure pédicure dans cette institut que TOUT LE MONDE connaît (d’après Kenza). Je la rejoins pour une heure complète de détente absolue, les orteils en éventails et le sourire aux lèvres. Ah le bonheur des choses simples. Mais cette lâche ne veut pas lâcher son bébé et doit repartir juste après. J’envoie un texto à Hiba, c’est sa pause déjeuner : bon, tu m’invites ? Miracle, elle a un plan. Un super plan. Un Superdeal. On se rend dans ce tout petit café branché, où on déguste une pizza géante à moitié prix et un fondant au chocolat à se damner d’envie. On cancane un peu, en bonnes gentilles pestes désœuvrées puis elle me laisse aussi. Son boss n’est pas comme le mien. Il n’a aucun respect pour les disparitions inexpliquées. Quel rustre ! Enfin, je me console en composant le numéro d’Ilham, qui elle, n’a jamais travaillé de sa vie: « dis, tu fais quoi de tes après midi oisives et enchantées ? » Miracle, elle a un plan, un super plan, un Superdeal. Un hammam pour deux au Plazza quelque chose, gommage, savonnage, massage, bref, la totale. Départ pour deux heures dans la vapeur, où j’ai pu écouter mon corps et ne plus penser à ma tête. Le paradis. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, Ilham a un rendez-vous galant (ah bon ?) et m’abandonne pour aller user un autre Superdeal chez le coiffeur : « tu le partages pas, celui là, hein ? » « Non, il est individuel. Ca dépend des offres tu sais … » La garce. La voila partie. Ma journée s’étire et je pense à Ghali, mon vieux copain, qui sort tôt du boulot. Je lui balance un coup de fil et il décroche, la voix relax : « Zina, je viens de sortir du massage le plus incroyable qui soit » « Quoi ? » « Un Superdeal Thaï massage, j’ai l’impression de voler … » « Ben dis donc, et t’en aurais pas un pour moi ? » « Va sur leur site, mais vite, avant que l’offre se termine. » « Ok ! » Je suis sur le point de raccrocher, désenchantée, quand miracle, il me propose un plan, un super plan, un Superdeal : « ce week end, si tu veux, viens avec moi faire du quad, on va s’éclater ! » On va dire qu’il s’est rattrapé mais le fait est. Me voila obsédée. Je veux maximiser mes dernières heures de liberté et vaincue, je fais appel à ma cousine L’innommable, avec qui j’entretiens des rapports cordiaux directement inspirés de la guerre froide : dialoguer pour ne pas tout exploser. Elle me répond, excitée : « tu tombes bien, j’ai besoin de ton aide ! » L’innommable est enthousiaste, miracle : « j’ai un super plan, un Superdeal », elle continue. Ah, voila. « Un bon d’achat jean de luxe, viens m’aider à choisir, steupléééé ! » Et me voila de corvée, c’est ma punition pour avoir flemmardé. Je l’accompagne donc pour 94 minutes exactement, où je la contemple s’enfiler tous les denims du magasin avant d’en opter pour un seul : « tu comprends, j’ai tellement maigri … » Mouais. Je la quitte vite fait et me rue chez moi, sur mon Pc, vite. Miracle, un super plan, un Superdeal : un diner pour deux dans un italien pas loin, coquet, intime, délicieux. Je soulage ma carte bancaire de quelques dirhams et je prends le téléphone pour la dernière fois et une bien meilleure cause. J’appelle mon chouchou adoré à moi pour un diner en amoureux : « chéri, je t’invite ! » Il est tellement ébahi qu’il ne dit pas non. Et nous sortons. Et c’est très bon. Et nous rentrons. Et me voila devant ce foutu ordinateur jusqu'à 2 heures du matin, à découvrir les Superdeal. Au secours, je crois que je suis accro !